Un printemps frais et pluvieux qui a retardé la végétation et perturbé la floraison. Un été avec des épisodes d'orages et de grêle dévastateurs entraînant une forte baisse de la récolte. 2013 est la plus petite récolte depuis 1991.
Début avril 2014 se tenaient à Bordeaux les célèbres « primeurs ». Un rendez-vous incontournable, où les professionnels du vin et les journalistes dégustaient pendant plusieurs jours les primeurs du millésime à venir pour 200 Grands Crus. Une première apparition cruciale pour ces crus de prestige, qui aura permi de fixer dès les premiers instants leur qualité, et par conséquent, leur prix.
Et il va s’en dire que ce millésime a suscité nombre de polémiques, pour un imbroglio final difficile à délier sur la qualité sincère de ce 2013.
Des faibles récoltes qui ne sont bien sûr pas passées inaperçues dans le petit monde du bordelais. Logiquement, les données commerciales entraient en jeu et jouaient sur ce paramètre.
D’un côté, les producteurs tentaient de vendre leur vin au meilleur prix, et peuvaient avoir tendance à redoubler de superlatifs. "Le millésime 2013 est inoubliable de complexité", affirmait par exemple le DG du Château Marquis de Terme, Ludovic David.
De l’autre, le négoce affirmait que la qualité n’est pas au rendez-vous et souhaitait faire baisser les prix d’achat de 20%. Il faut dire que 2013 est le troisième millésime consécutif avec des récoltes qualifiées d’hétérogènes.
Des batailles d'influence qui n'aidaient pas franchement à y voir plus clair.
Difficile alors pour les spécialistes de tirer un bilan définitif. Comme bien souvent dans ce genre de débats extrêmes, la vérité est un peu entre les deux. S’il ne devait pas y avoir de vins sublimes, comme lors des exceptionnels millésimes 2009 et 2010, il y a eu pourtant de bonnes surprises, avec des beaux vins fruités.
Jacques Dupont, journaliste spécialisé au Point, conclut le mieux ce dialogue de sourds : "La vérité n'est pas mauvaise à dire. Avec ce millésime, il faut trier."
En cette année particulièrement compliquée, 2013 n'est certes pas un grand millésime mais il n'en n'est pas moins "un millésime intéressant, de consommation plus facille" selon Alain Raynaud, président du Grand Cercle des vins de Bordeaux. Des vins de plaisirs qui méritent de trouver une place sur les tables. La qualité de ce millésime dépend beaucoup de la capacité des hommes a avoir limité les effets des caprices naturels. Certains Châteaux bordelais ont préféré renoncer à produire un millésime afin de ne pas baisser la qualité de leurs vins. Il y a quand même des vins rouges, des vins blancs et de vins en faible quantité.
Pour conclure, un millésime 2013 qui n'est pas grandiose à Bordeaux mais pas catastrophique non plus notamment pour les vins blancs.
Il y a en tout cas une bonne nouvelle, et elle est du côté des consommateurs : les prix ont baissé cette année-là !